Le ver était dans le fruit

Quelques nouvelles d´Ushuaia, le fameux bout du monde, atteint hier après une bien longue virée en bus, traversant le grand sud du chili puis le détroitde Magellan et enfin la Terre de Feu par Rio Grande. 15h de pampa peuplée de guanacos et de nandous et pas mal de neige, avant d´apercevoir enfin les lumières du bout du bout. Jolie ville, malgré tout le mal qu´on nous en a dis, et un environnement particulièrement riche, pas mal de choses à faire sans doute...
Mais petit retour en arrière, au Chili que nous avons rapidement quitté après 48h de déroute et une journée seulement dans le magnifique (sans doute) Parc du Paine, 350km de piste en voiture de location, et une météo de fin du monde, déception... Puerto Natales est pourtant une charmante ville de maisons basses en toles colorées, mais glaciale, humide et morte à cette époque. Une prochaine fois sans doute.
Encore un petit retour en arrière pour évoquer notre entrée fracassante en territoire chilien. Nous avons quitté Calafate le baume au coeur, heureux de bientot découvrir un nouveau pays, 3h de bus plus tard nous voila à la frontière chilienne, passeport en main et petit sac au dos. Après le traditionnel coup de tampon nous pensions regagner sereinement le bus, mais voila qu´un gras douanier moustachu et au front luisant s´avance vers nous dans le but de vérifier notre petit bagage à main. En fouinant dans le sac il a découvert les 2 pommes et 2 tomates que nous gardions pour notre maigre casse croute, à cet instant j´ai clairement vu une étincelle dans ses yeux vitreux d´alcoolique solitaire, il tenait 2 pigeons et 1 backchich, importation illégale de denrées alimentaires à risque. Excuses amusées de notre part, en pensant peut etre perdre notre casse croute. Le sourire n´a pas duré quand nous avonc compris que cette tete de fruit trop mur voulait vraiment nous coller une amende, le voila qui nous met à l´écart et nous sors tout son attirail de codes et papiers à entete, nous montre le miniscule papier que nous avons signé en faisant la queue, sur lequel est inscrit cette loi en tout petit et en bas, énervement.
C´est ensuite que cela devient drole, discussion avec ses collegues, tous laids, addition faite difficilement sur un coin de table, 15 euros, 3 jours de vie au Chili... Le bus attend et aucune négociation ne semble possible avec ces figurants de western spaghetti, enfin et bizarrement la note n´est payable qu´en peso chilien et en liquide, nous tentons alors en plusieurs langues de nous faire expliquer comment avoir des pesos chiliens avant meme d´entrer dans le pays... aucune réponse bien sur. Nous faisons le change à un passager, payons la note et sortons de ce trou, en leur conseillant justement un endroit approprié ou placer les fruits... Voila comment occuper 3 douaniers pendant 1h, et le bus repart rempli de chiliens qui traversent chaque jour la frontière pour faire leurs courses en Argentine, moins chère, les soutes pleines de fruits et légumes...